Retour sur le hackathon low tech du 31 octobre 2022

Dans le cadre de la Convention Citoyenne Étudiante 2022 et des ateliers intermédiaires, un hackathon a été organisé le 31 octobre, de 9h à minuit, par l’IEP de Fontainebleau et EPISEN. La thématique “low tech” a été choisie pour cet évènement, invitant les participant.e.s à réfléchir à une utilisation rationnelle et mesurée du numérique. Les étudiant.e.s qui ont participé à cette journée se sont réparti.e.s dans 6 ateliers.

Atelier low tech numérique

Olivier Michel (professeur d’informatique, EPISEN, LACL, UPEC) a présenté en introduction de la journée le concept de low tech, à partir de la définition et la démarche présentées par l’ADEME et de l’hypothèse low tech pour une sobriété numérique présentée par Fabrice Flipo pendant le lancement de la convention citoyenne étudiante. Il a ainsi rappelé les limites du technosolutionnisme et le besoin de veiller à la simplicité, l’accessibilité, l’autonomie, la localité et la durabilité des solutions proposées lors du hackathon.

Les élèves de l’EPISEN ont travaillé à la mise en place d’une solution technique simple permettant de réduire les flux réseaux par la mise en place d’une hiérarchie de proxys. Ces proxy concentrent et stockent les données qui sont le plus souvent accédées réduisant les communications à longue distance. Si la mise en oeuvre est simple pour le traffic en général, il devrait en revanche être adapté pour prendre en compte les flux vidéos spécialisés (vidéo à la demande).

Atelier vidéo

Les étudiant.e.s de ce groupe avaient carte blanche quant à la réalisation de vidéos pour promouvoir la CCE. Ils ont eu à leur disposition les photos et vidéos réalisées lors du lancement les 10, 11 et 12 octobre.

Une première vidéo a été réalisée sur place : Rapide et Curieux, sur le modèle de Konbini “Fast and curious” ! Les étudiant.e.s ont demandé aux organisateur.rice.s de choisir entre deux propositions, en lien avec le numérique et la low tech !

A l’aide des supports vidéo déjà à leur dispositions, les étudiant.e.s ont monté un teaser de la CCE dans une ambiance de bande annonce de film d’action.

Atelier théâtre forum

Le théâtre forum est une méthode de théâtre interactif apparu dans les années 1960 par Augusto Pinto Boal, écrivain, dramaturge, metteur en scène, théoricien, homme de théâtre, et homme politique brésilien contemporain. Le théâtre forum prend la forme d’une scène qui met en évidence une situation d’oppression, une injustice en lien avec la réalité sociale, économique, sanitaire. Dans une scène, les acteur.rice.s sont séparé.e.s en plusieurs groupes, celleux qui essaient de changer les choses, celleux qui sont passif.ve.s et celleux qui sont opposé.e.s aux changements, aux tentatives de remédier à la situation. Après que la scène a été jouée, dont la conclusion est en souvent catastrophique, un des acteur.rice.s, qui est le/la meneur.euse/joker pose une question aux spectateur.rice.s pour connaître son avis sur la scène qui a été jouée et ce qui pourrait être fait pour améliorer la situation présentée. Les spectateur.rice.s peuvent alors monter sur scène et prendre la place d’un.e des acteur.rice.s dont il partage la position, pour essayer la proposition d’amélioration des choses. La spectateur.rice rejoue la scène avec les autres acteur.rice.s et s’en suivent des interventions de la part d’autres spectateur.rice.s, qui ont un avis différent. L’objectif est de créer des espaces de parole, d’échanger les rôles et trouver des solutions pour vaincre l’oppression, l’injustice subie.

Plusieurs scènes de théâtre forum ont été jouées durant la Convention Citoyenne, comme lors du lancement les 10, 11 et 12 octobre, au sein de la thématique numérique et inclusion, au sujet de la dématérialisation des services publics. L’objectif de l’atelier intermédiaire organisé dans le cadre du hackathon avait pour objectif de faire écrire des scènes par les participant.e.s. Ainsi, plusieurs sujets ont pu être traités par le biais de cet atelier : les dangers des réseaux sociaux et la cyberviolence, la difficulté pour les étudiant.es étranger.ère.s de s’inscrire en ligne dans leur université ou encore l’addiction au numérique.

Les étudiant.e.s nous ont présenté une première ébauche de ce travail lors de la restitution, le soir du 31 octobre, sous une pluie d’applaudissements !

Atelier propositions

L’atelier consistait à reprendre les propositions du thème “Environnement et Numérique”, créées pendant le lancement de la CCE sur le numérique et de les discuter entre étudiant.e.s de l’IEP de Fontainebleau et de l’EPISEN. Par les discussions, les étudiant.e.s ont soulevé des problèmes concernant certaines propositions, les limites de ces propositions et le fait que certaines d’entre elles étaient très proches et pouvaient être fusionnées, grâce à leur complémentarité.

Les objectifs de l’atelier n’étaient pas clairs selon les étuidant.e.s interrogés, lorsque l’atelier a commencé, mais c’est par la discussion que le groupe les a définis. Ils ont défini 4 objectifs :

Interroger les propositions de la CCE pour lancer le débat dans les commentaires et éventuellement pousser à leur précision/perfectionnement ;

  • Croiser les regards pour rendre compte des implications des propositions ;
  • Inviter à préciser et compléter des propositions dont les modalités de mise en œuvre étaient trop vagues ;
  • Vérifier que les propositions étaient faisables et si oui, sous quelles conditions.

Les étudiant.e.s ont ensuite rédigé les commentaires sur Decidim, sous chaque proposition du thème “Environnement et numérique”, pour poser des questions et demander des précisions, décidées collectivement. Dans le groupe, il y avait un ou deux leaders/modérateurs. Ces modérateurs se chargeaient de diriger les discussions et d’interroger tous les participants de l’atelier, pour que les étudiants de l’EPISEN croisent leur approche avec ceux de l’IEP. Les discussions entre les étudiant.e.s ont mis en évidence que de nombreuses propositions manquaient de précisions. Iels ont travaillé sur la reprise de ces propositions, la discussion sur les modalités de mise en œuvre et les ajouts de précisions. De ce fait, de nombreux commentaires ont été ajoutés sur Decidim pour les propositions nécessitant des clarifications.

Les échanges ont été calmes et réalisés dans une ambiance permettant les consensus, d’après les retours des étudiant.e.s interrogé.e.s. C’est sur la question de l’inclusivité des langages informatiques que des tensions sont apparues, par exemple, car révoltant les étudiant.e.s de l’EPISEN. Cependant, en prenant le temps d’expliquer et de vérifier “l’absurdité” d’un langage informatique inclusif, les tensions sont retombées.

L’atelier a été ressenti comme éprouvant, notamment pour les personnes en charge de l’animation des groupes et de la rédaction des commentaires sous les propositions sur Decidim. Néanmoins, cet atelier a été perçu comme un bon moment passé permettant l’appropriation des propositions et l’échange avec des personnes issues d’un cursus différent. Selon un étudiant de l’EPISEN, l’atelier était un moment « marrant », du fait de la possibilité de débattre et d’échanger avec d’autres étudiants issus de cursus différents. Ce Hackathon a été vécu avant tout, comme une expérience humaine, notamment grâce à la possibilité d’apprendre entre étudiant.e.s, issus de cursus différents, par le biais de discussions sur un même thème. Cet atelier, en une journée, a permis à certains étudiant.e.s de créer des liens et une certaine alchimie au sein des groupes. Même si la journée était fatigante, la bonne ambiance et l’alchimie qui existait au sein des groupes, faisait que « l’émulation collective et l’inertie perduraient ».

Atelier communication

Une dizaine d’étudiant.e.s ont réfléchi à la manière de valoriser les propositions faites lors du lancement de la CCE. Il leur a été proposé de réaliser des memes en lien avec une ou plusieurs propositions, dans l’objectif d’intéresser les autres étudiant.e.s de l’Université. Plus largement, de réaliser des visuels ou de produire des éléments de discours permettant la diffusion de la CCE.

De nombreuses idées ont émergé dans la manière d’utiliser les réseaux sociaux, et notamment Instagram, en matière de communication de la CCE. Voici quelques réalisations des étudiants, dans la journée du 31 octobre :

Atelier fresque du numérique

Le 31 Octobre 2022, lors du Hackathon, a été organisée une Fresque du Numérique, à laquelle 13 étudiant.e.s de Master 1 et 2 de l’EPISEN ont pu participer. Il s’agit d’un atelier ludique et collaboratif, que l’on peut qualifier de jeu interactif basé sur l’intelligence collective. C’est un atelier de 3 heures, dans lequel, les étudiants par groupe de 7 personnes, par table, doivent placer des cartes distribuées par lots pour former une fresque. L’objectif est de sensibiliser les participant.e.s aux impacts environnementaux du numérique, en partant de nos usages. L’atelier Fresque du Numérique est un bon moyen de faire communiquer et créer des liens entre étudiant.e.s., car iels arrivent tou.te.s devant un jeu qui ne nécessite pas de connaissances préalables, celles-ci étant marquées au dos des cartes. Il s’agit ainsi d’un atelier accessible à tou.te.s.

Les étudiant.e.s étaient motivé.e.s, prenaient très au sérieux le jeu et réfléchissaient ensemble au meilleur placement des cartes. Ils arrivaient à un consensus. Il y a avait une symbiose entre les participant.e.s des deux groupes présents. Iels n’hésitaient pas à poser des questions à l’animatrice présente, Anne Mesguen, lorsque’iels ne comprenaient pas les cartes et expliquaient ensuite de manière cohérente leur choix de les placer d’une certaine manière sur la table afin d’illustrer les enjeux environnementaux systémiques du numérique. L’atelier, qui a dans ce cas dépassé les trois heures prévues, s’est déroulé dans la bonne humeur avec des futur.e.s ingénieur.e.s intéressé.e.s par ces enjeux liés au numérique intrinsèque à leur cursus.

Pour plus d’informations : La Fresque du Numérique – Atelier de sensibilisation aux problèmes environnementaux du numérique (fresquedunumerique.org)